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L'Arca dans la Nouvelle république concernant ses recherches sur la prostitution

2 participants

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L'Arca dans la Nouvelle république concernant ses recherches sur la prostitution Empty L'Arca dans la Nouvelle république concernant ses recherches sur la prostitution

Message  Erwan Jeu 29 Déc - 1:37

Voici le lien : http://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/ACTUALITE/Economie/Social/Etudiants-et-prostitution-un-regard-qui-pose-question

Il s'agit d'une rencontre avec les journalistes suite à nos recherches et conférences sur le sujet de "la représentation de la prostitution chez les jeunes de Tours".
Erwan
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L'Arca dans la Nouvelle république concernant ses recherches sur la prostitution Empty Re: L'Arca dans la Nouvelle république concernant ses recherches sur la prostitution

Message  Sephora Sam 31 Déc - 20:08

Dommage que l'on ne puisse pas, comme sur Facebook, cliquer simplement sur j'aime, mais j'aime Smile
Et bravo pour le travail effectué Wink
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L'Arca dans la Nouvelle république concernant ses recherches sur la prostitution Empty Article du monde sur la question prostitutionnelle du point de vue marxiste

Message  Erwan Jeu 5 Jan - 21:55

Doit-on interdire "l'échange marchand en vue d'un plaisir sexuel" ?
Point de vue | LEMONDE.FR | 05.01.12 | 15h30
par Yvon Quiniou, philosophe


Il faut non seulement interdire le proxénétisme, comme c'est le cas, mais le combattre sans relâche car c'est une exploitation de la prostitution des femmes (je laisse de côté la prostitution masculine) et donc des femmes elles-mêmes.
Je suis gêné par l'échange marchand en vue d'un plaisir sexuel, de part et d'autre : du côté du client comme de la prostituée. C'est une "extension du domaine de la marchandisation". Je rêve d'une société où le plaisir érotique serait abondant mais hors commerce !



Vendre son corps sexuel me paraît une atteinte plus grave que vendre sa force de travail, car c'est l'intime qui est en jeu. Reste que, dans les deux cas, il y a bien contrainte économique et que le nombre de prostituées qui font ce "métier" par choix et avec bonheur est infime. L'immense majorité le vit mal – "je ferme les yeux (…) et je les rouvre après" disait l'une d'entre elles dans Le Monde du 3 décembre. Et cela ne peut pas ne pas laisser des séquelles ensuite : comment avoir une vie amoureuse ou de couple normale après, et tout simplement avouer son passé, quand on s'est "rangé des voitures", c'est-à-dire des hommes ?

Cette contrainte économique en amont empêche bien évidemment de mépriser et de condamner sommairement, sur un plan strictement moral, cette situation et la femme, son sujet, sous la forme d'un "sale pute !" – injure ignoble s'il en est qui ne vaut pas mieux que "sale nègre !". Même chose pour le client quand il s'agit de compenser une "misère sexuelle" trop douloureuse.

Du coup, la question de son interdiction peut faire problème – indépendamment de ses conséquences annexes, sociales et sanitaires, liées à la prostitution clandestine – spécialement quand on envisage idéalement (si l'on peut dire) la situation d'un contrat marchand passé librement entre un homme et une femme, pour l'obtention d'un plaisir d'un côté (car c'est rarement réciproque) et pour un besoin d'argent de l'autre. Dans ce cas, ce qui entre en jeu sur le plan normatif, c'est une image positive de soi liée au respect que l'on se doit, que l'on peut estimer bafouée. Est-ce de l'ordre de la morale, universelle et obligatoire, ou de l'éthique, individuelle et facultative (dans mon vocabulaire, auquel je tiens) ? C'est compliqué.

Je pense ici à la distinction entre un devoir de droit et un devoir de vertu que fait Kant. S'agissant du premier, la loi, via le droit, nous y contraint et nous sanctionne si nous ne l'appliquons pas. Exemples : l'interdiction de la violence, du racisme et, dans le domaine sexuel, du viol. On est clairement dans le champ de la morale et la prostitution définie idéalement comme précédemment (échange marchand libre) n'en relève pas. En ce sens, il n'y aurait pas à la condamner moralement et à l'interdire par la loi juridique comme le parlement s'apprête à le faire.

Mais il y aussi le devoir de vertu : il nous oblige individuellement, mais la loi ne peut nous y contraindre et nous punir si nous le bafouons. Exemple : le mensonge. Je ne dois pas mentir, c'est bien une obligation morale dans nombre de nos relations inter-individuelles privées, mais la loi n'a pas à intervenir et à me punir si j'y contreviens. Reste seulement, si je mens, un sentiment d'indignité ou de mépris de soi, pour ceux qui y sont réceptifs ! Or la prostitution, si on la condamne moralement, ne peut relever que de ce type de condamnation à l'égard de soi, tant pour la prostituée que pour le client.

Mais on peut aller plus loin et dire que c'est carrément hors morale et purement éthique, relevant d'une question d'excellence ou, par opposition, de médiocrité, d'image de soi liée à une valeur, certes, mais soumise à débat ! Après tout Godard, dans Vivre sa vie, traite avec beaucoup de délicatesse cette question, à l'aune d'une formule de Montaigne : "On se prête à autrui, on ne se donne qu'à soi-même." Il a de la compassion pour son héroïne, mais ne la méprise à aucun moment. Par opposition, le panégyrique que Virginie Despentes, dans un de ses livres, fait de la liberté de se prostituer au seul motif de mieux gagner sa vie, m'a paru franchement vulgaire. Ceci dit, on a le droit, en démocratie, de faire des choix que d'autres peuvent estimer éthiquement médiocres !

Il apparaît donc que, dans ce dernier cas d'une "prostitution libre", si elle existe, la situation n'est pas simple et qu'on ne saurait se prononcer brutalement. Dans une société débarrassée de l'exploitation à laquelle on doit aspirer moralement, devra-t-on l'interdire alors même qu'on la réprouverait ? Je ne le pense pas. Je crois plutôt qu'il faudra travailler en amont à toute une série de niveaux (économique, social, éducatif, psychologique, normatif) pour faire en sorte que les être humains n'en aient pas besoin ou n'en éprouvent pas le désir parce que régnera, autant que possible, "l'amour libre".

Yvon Quiniou est l'auteur de L'homme selon Marx. Pour une anthropologie matérialiste (Kimé, 2011).
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Message  Sephora Ven 6 Jan - 12:12

Merci Erwan Smile
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